Kano hume l’air empli de sel et d’eau. Le soleil se pose sur le fleuve doré. Les feuilles des grands arbres bruissent sous le vent tiède. Les branches pleurent de tous leurs fruits. Pas de larme pourtant dans les yeux de Kano. Simplement un cœur lourd qui se cherche et s’épuise. Et les couleurs mêlées du ciel avec les eaux ne lui apportent plus ni l’apaisement du soir, ni les promesses du lendemain. Il va chercher ailleurs l’espoir d’un autre jour qui le reconnaitrait.
Le bonheur du voyage c’est de flotter sans but, de goûter chaque instant pour ce qu’il est vraiment. La rencontre avec soi, le dialogue seul à seul. L’oubli du temps passé, le parfum fort du présent. Mal au cœur, mal aux pieds, mal au fond de l’estomac. Douleur et inquiétude, et ivresse d’exister. Et puis, la lumière soudaine et inespérée : je sens, je sais, je suis. Je vais rentrer chez moi.
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