mercredi 10 décembre 2008

Je veux rentrer chez moi 9


Kano hume l’air empli de sel et d’eau. Le soleil se pose sur le fleuve doré. Les feuilles des grands arbres bruissent sous le vent tiède. Les branches pleurent de tous leurs fruits. Pas de larme pourtant dans les yeux de Kano. Simplement un cœur lourd qui se cherche et s’épuise. Et les couleurs mêlées du ciel avec les eaux ne lui apportent plus ni l’apaisement du soir, ni les promesses du lendemain. Il va chercher ailleurs l’espoir d’un autre jour qui le reconnaitrait.

Le bonheur du voyage c’est de flotter sans but, de goûter chaque instant pour ce qu’il est vraiment. La rencontre avec soi, le dialogue seul à seul. L’oubli du temps passé, le parfum fort du présent. Mal au cœur, mal aux pieds, mal au fond de l’estomac. Douleur et inquiétude, et ivresse d’exister. Et puis, la lumière soudaine et inespérée : je sens, je sais, je suis. Je vais rentrer chez moi.



Kano inhales the air filled with salt and water. The sun sets on the golden river. The leaves of the giant trees rustle in the wind. The branches cry with all their fruits. Yet, no tears arise from Kano's eyes. Only his heart that aches and falls in pain . The mixed colours of waters and skies do not soothe him any more, nor do they bring hope for tomorrow. He knows for sure tomorrow is elsewhere.

When travelling, happiness is roaming with no aim, tasting whatever the day brings in. Meeting with yourself, talking to yourself. Forgetting the past, enjoying the present. Heart aching, feet soaring, with a strange pain in the stomach. Painful and worried, and intoxicated with life. And then a flash of light : I feel, I know, I am. I am going back home.

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